Avec la nouvelle année, de nouveaux espoirs viennent. L’espoir d’une sortie de crise sanitaire, l’espoir d’un avenir plus radieux, l’espoir de voir ses rêves se réaliser.
Les jeunes que nous accueillons dans les Auberges du cœur du Québec partagent ces espoirs, mais d’autres aussi qui, pour de nombreuses personnes, semblent acquis. L’espoir d’avoir un toit. L’espoir de manger à sa faim. L’espoir d’un soutien dans les moments difficiles. Leurs vœux sont leur espoir en l’avenir. Et leurs espoirs reflètent notre société.
Nous n’avons pas les moyens de laisser des jeunes dans la pauvreté, dans l’itinérance, dans la faim. Les laisser se briser, c’est se briser nous-mêmes. Les Auberges du cœur sont là pour ces jeunes, afin de les soutenir, dans toutes les facettes de leurs besoins.
Mais la situation est critique. Nous sommes en train de craquer.
Pourtant, chez les Auberges du cœur, nos espoirs sont assez simples et les solutions aussi. Nous prouvons, depuis plus de 40 ans, que notre modèle d’intervention fonctionne. Nous sommes des actrices importantes dans le soutien aux jeunes, pour prévenir des prises en charge institutionnelles, à la sortie de la DPJ et des Centres jeunesse, dans la prévention et la lutte à l’itinérance, pour une transition à la vie en appartement, dans la création et le maintien de liens significatifs, puis davantage encore.
Notre vœu est simple, il suffirait de nous soutenir financièrement à la hauteur de nos besoins afin d’accomplir pleinement notre mission!
Nous soutenons ces jeunes trop souvent oublié.es, rejeté.es et parfois forcé.es vers la rue. Nous souhaitons pouvoir opérer nos maisons sans devoir fermer des lits par manque de ressources humaines ou même de fermer tout court par manque de soutien public adéquat. Nous espérons fournir des salaires décents à des employé.es professionnel.les et dévoué.es qui se donnent sans relâche pour les jeunes que la société a laissés sur le côté.
« Les jeunes qui y entrent s’en sortent! »
C’est le slogan des Auberges du cœur et c’est vrai! Du moment qu’ils et elles puissent y entrer. De plus en plus, les écarts de financement font en sorte de fragiliser notre capacité d’accueillir et d’agir.
Les jeunes soutenus par les Auberges du cœur ont eu, comme plusieurs autres jeunes du Québec, à traverser plusieurs épreuves durant les 21 derniers mois. Les Auberges ont aussi eu, comme plusieurs organismes communautaires jeunesse du Québec, à puiser dans leurs réserves. Souvent au prix de leurs employé.es qui n’arrivaient plus à encaisser les longues heures et les semaines interminables dues au manque de personnel. Parce que oui, la pénurie de main-d’œuvre touche aussi et encore plus durement le milieu communautaire.
La situation sanitaire actuelle nous laisse voir une crise d’une ampleur encore inégalée. Sans une réelle reconnaissance et un soutien financier digne du travail que font tous ces organismes pour maintenir un filet social grandement fragilisé, ce sont des milliers de jeunes qui en paieront la note.
Nous souhaitons que ce message soit entendu avant qu’une catastrophe arrive. Nous ne souhaitons pas que des drames tragiques se reproduisent pour que les choses bougent. Ce cri du cœur doit trouver écho. Depuis trop longtemps, nous crions sans être entendus. Cette énergie devrait servir à notre mission, pas à notre survie.